Le Chef Christophe

Christophe, Le Chef …

“De par les monts et les mets, le wagon cuisine.”
Voilà une inspiration que seule ma destinée pouvait m’offrir !
Quels chemins m’y conduisent alors en cette année 2024 ?
Laissez-moi vous retracer ce voyage.

Il commence en 1973.
Un temps où la coupe Playmobil est tendance
et où tout semble aller de soi,
entre parents aimants,
scolarité (presque) bien huilée,
vacances chez Pépé et Mémé et rites télévisuels.
Je grandis dans un monde d’adultes,
de progrès et une époque conservatrice,
transformée par le sabre interstellaire d’un Jedi
et le joystick de l’Atari ST.
Précieuse collante en poche,
elle m’emmène vers de belles études d’histoire,
une passion originelle,
pour tenter de saisir le sens d’un monde qui m’échappe,
puis à son enseignement pendant près de 25 ans.

J’embarque alors pour de lointaines échappées,
des forêts yvelinoises et soundsystem parisiens,
au sommet du Mont Nebo
et à la cité Dariyah saoudienne ;
du bouilleur de la plaine de Passy,
à la clairière de Langoué d’une contrée sauvage gabonaise ;
du lac bleu de Morillon et télésiège du Sairon,
aux maquis abidjanais et à la baie des Sirènes.
J’y fais de bien belles rencontres et y tisse de fidèles amitiés.
En embrassant le rôle du hussard,
j’y gagne la confiance de Naomi, Karla, Welly et tant d’autres.
J’y mets toute mon âme,
alors qu’il suffisait d’avoir la conscience d’agir au mieux,
sans juger ni supposer qu’il fallait en faire davantage.
La vocation première se dilate alors dans le temps puis se fissure,
pour finir par se briser, dans un profond déchirement.
Rompre avant de nuire fut une douloureuse étape,
nécessaire, pour commencer à domestiquer l’ombre
et réconcilier les contraires ;
renouer avec la créativité intuitive de l’enfance ;
et ainsi écrire une nouvelle lettre.

Cuisiner…
Nourrir le ventre après avoir cultiver l’esprit ?
Une inspiration personnelle et une évidence pour les intimes !
J’ai bâti, avec attention, mes savoir-faire culinaires au fil du temps,
pour les partager le moment venu, semble-t-il !
Les bases sont le pâté de sanglier,
le rôti de veau aux patates confites des Mémés
et le couscous de Maman ;
enrichies au fil des arrêts par les secrets du braisé à l’ivoirienne d’un M. Eli,
les mezzes syriens d’un souk damascène
et le rituel de la fondue haut savoyarde du Yo.

Mon attachement à la “Yaute” Savoie est ancien.
Enfant, j’y passais de belles vacances estivales et hivernales.
Des sentiments de liberté et de grandeur lui sont alors associés.
Adulte, elle devient notre camp de base entre deux expatriations :
Saint Gervais, Sallanches, Morillon puis Taninges,
désormais notre lieu de vie durable.
La vallée du Haut-Giffre ?  
Une perle des Alpes !
Dans les coeurs de la famille,
Frédérique, ma destinée et nos précieux fils, Awen et Maé,
elle se partage avec la côte médocaine, entre Monta et Cordouan.
Le lieu y est aussi paisible, quoique bien plus plat.
j’y ai alors conduit mon esprit pour l’affranchir
et lui permettre d’emprunter la nouvelle voie du “wagon cuisine”.
L’amour en est donc la source et la gratitude le chemin.